Quand elle se réveilla, elle vit trois personnes penchées au dessus d’elle… Un petit homme barbu, et deux femmes… Elle eu du mal à retrouver ses esprits… Mais pendant qu’elle cherchait à retrouver sa raison, elle entendit les voix de ces personnes…
« Elle revient d’bien loin la p’tite dame ! » dit le nain.
- Ah ça mon ami, ce n’est rien de le dire. Heureusement qu’on passait par là !
- Regardez, elle revient à elle… »
Äriel se redressa soudainement, en proie à de la peur. Une peur profonde, qui venait du fond de son estomac. La terreur déformait ses traits. Le nain la maîtrisa et lui parla à voix basse. « Calmez-vous ma jolie, c’est fini. Il n’y a plus rien… » Entendant ces mots, elle regarda autour d’elle. La chaumière où elle avait vécu était détruite. Elle savait qu’elle y avait grandi, sentait qu’elle y était attachée, mais n’avait plus de souvenirs précis de ce qu’elle y avait vécu.
« Que s’est-il passé ? Qui êtes vous ? Que faites vous là ? » Elle était debout et faisait face à ces gens, qui lui parlaient doucement.
-Je suis Mordhock le Nain !! Je suis un valeureux guerrier. Je protège mes amis des fourbes. Son accent rustique faisait rouler les « r » et il avait grande prestance. Le torse bombé sous son armure de plaque, il souriait.
-Moi je suis Sylanoa. Je suis un puissant mage.
-Moi je suis Ärchange, ma petite. Je suis une soigneuse. Je vais apaiser ta douleur. »
Ses mains se mirent à dessiner dans les airs, et de la lumière fut créée. Äriel se senti apaisée. La douleur qui lui vrillait le crâne s’en était allée. Elle se remit donc debout, épousseta rageusement sa robe, et continua de questionner ces étrangers.
« Que s’est-il passé ici ? Pourquoi tout brûle-t-il ?
-Nous espérions que tu saurai y répondre, ma jeune demoiselle, reprit Ärchange. Nous t’avons trouvé gisant là, au milieu de la fumée, et nous nous questionnions aussi !
-Je ne sais pas, je ne sais plus. Tout est vague…. Il faisait nuit et… Ce bruit… Des cris, des éclairs, du métal qui s’entrechoquait !! » Des bribes de mémoire l'assaillaient, et elle fut vite submergée de désespoir. Elle tomba à genoux et se mit à pleurer… Le nain s’approcha d’elle. Il la prit dans ses bras et la consola. Le froid de son armure ne gênait pas Äriel, tant elle se sentait bien contre la force tranquille de cet être. Sylanoa, elle, cherchait dans les décombres quelques preuves de ce qui avait pu se passer.
« Ma chère, il va falloir apprendre à vous protéger, le monde est plein de dangers, et une demoiselle ne saurait errer dans défenses. Ajouta Ärchange. Ne restez pas à pleurer ainsi, relevez vous et entrez dans notre cercle.
-Entrer dans votre cercle ?
-Oui, nous sommes des voyageurs, mais nous apprenons tous trois un art de combat. Les grands chemins ne sont plus sûrs. Nous voulons parcourir le monde, mais pas au prix de nos vies. Rien ne te retient ici. Pars avec nous. »
Äriel sut tout de suite ce qu’elle voulait faire. Elle voulait quêter pour savoir ce qui était arrivé… Dû-t-elle retourner la terre elle-même, elle retrouverai ceux qui avaient fait ça. Et pour cela, elle utiliserai les armes les plus obscures qu’elle connaissait, celles des puissances démoniaques. La colère qui grondait dans son cœur l’aiderai à maîtriser ces forces.
Elle avait alors commencé son entraînement. Son petit démon Gelbis l’avait beaucoup aidé dans les premiers temps. Aussi insolent qu’il était, il restait une arme efficace. Plus elle maîtrisa son art, plus elle devenait puissante.Elle apprit à controler des démons de plus en plus puissants. Elle aima sentir la chaleur au fond de son ventre quand elle incantait ses sorts. Ses mains devenaient chaudes comme les enfers. De temps en temps, un rire puissant et hystérique s’évadait de sa gorge quand elle voyait ses ennemis brûlés vifs venir mourir à ses pieds. Elle les dépouillait sans remords et s’enrichissait peu à peu.
La seule humanité qui lui restait allait à ses amis, Ärchange Sylanoa et Mordhock. Après tout, elle avait tout perdu, jusqu’à sa mémoire, et ne semblait n’exister qu’à leurs yeux. Ils venaient l’aider quand son ambition se faisait trop puissante et menaient à bien ses enquêtes.
Au fur et à mesure du temps, sa colère s’affaiblit, et elle retrouva le goût de partager la vie de quelques inconnus le temps de certains combats. Elle aimait cet élan de courage vers le même objectif, la sueur qui collait ses cheveux à son front, les cris des alliés sous le joug de l’effort, et leur ambition commune, survivre et gagner. Elle tissa quelques liens au cours de son chemin, pendant qu’au cercle se rajoutaient des compagnons. Marliendra, le chasseur fou, qui n’avait pas la langue dans sa poche, mais on pouvait compter sur lui pour détendre l’atmosphère avec ses paroles heureuses. Padray, l’elfe étrange qui savait prendre bien des formes, mais aussi improviser une étrange danse à moitié nu coiffé d'un scaphandrier. Zhãz, le paladin discret, qui, au goût d'Äriel, ne faisait pas assez parler de lui.
Un jour Ärchange réunit tout le monde. « J’ai trouvé une guilde. Ils se battent ensemble, s’entraident, se connaissent bien. De vrais frères d’armes. Leur chef est quelque peu obscur, surtout son humour d'ailleurs, mais je pense que nous pourrions tous avancer ensemble. »Et ils rejoignirent Ystralia. Leur groupe fut très vite intégré, et les amis d’Äriel furent vite conviés à de savantes réjouissances. Des combats épiques contre des monstres légendaires, voilà qui était devenu leur quotidien. Äriel n’avait pas l’expérience nécessaire pour les accompagner, mais aux récits enthousiastes de son ami de cœur Mordhock, elle n’eut de cesse que de grandir vite dans son art, avec l’aide précieuse de sa guilde bien aimée.
Le moment vint enfin. Elle fut appelée à venir. Elle se souviendra souvent de ce jour où elle était entourée des plus grands. C’est Naïmary qui l’avait accueillie, fébrile de cette nouvelle aventure. « Dépêches ! » lui avait-il intimé. Et elle entra.
Tout le monde était déjà là, et Brûme martelait les techniques de combat. Malgré la concentration, la bonne humeur était là. Les guerriers qui tapaient leurs bottes solides contre le sol, faisaient s’élever la poussière du sol de la caverne. Les chasseurs préparaient leurs animaux au combat. Les voleurs aiguisaient leurs armes. Les mages préparaient leurs sorts. Et j’en passe. Tous réunis pour un même objectif, réussir. L’appel fut lancé, et tout le monde dans une même clameur s’est jeté dans le combat.
Voilà ce qu’Äriel avait cherché si longtemps. Voilà ce qu’elle avait trouvé : des frères dans le sang, dans la douleur quelques fois, mais une fraternité pour avancer.